La finance verte est-elle crédible ?
L’Europe se dit volontariste pour limiter l’augmentation globale de la température sous les 2° Celsius. Malheureusement, se dire volontariste et l’être sont parfois en contradiction. En effet, où trouver les fonds ? Voilà le réel frein aux investissements publics.
Les investissements
Courbe des investissements publics en Europe en pourcentage du PNB

Le fossé s’agrandit entre les besoins et la réalité des financements publics. C’est pourquoi les gouvernements se tournent vers le privé : émission d’obligations vertes/Green Bonds par les Etats, la Banque européenne d’Investissement (BEI) ou les entreprises, développement de fonds d’investissements durable pour les investisseurs institutionnels (fonds de pension, banques, compagnies d’assurance, fonds communs de placement, …) ou les particuliers.
La part des obligations émises par l’ensemble des acteurs publics et institutionnels et surtout par les entreprises privées a fortement augmenté ces dernières années dans les pays industrialisés.
Cependant, la réalité n’est pas si rose et de nombreux problèmes se posent :
- La durabilité ne rime pas forcément avec rentabilité. A court terme du moins, le respect de l’environnement se révèle plutôt moins rentable que les produits traditionnels et ne les remplace pas ;
- Les investisseurs recherchent les produits moins risqués et qui garantissent un retour financier rapide. Ils sont très peu sensibles aux critères non-financiers environnementaux ou éthiques ;
- La transparence et la labellisation des produits verts restent des problèmes. Le marché fonctionne en grande partie sur base volontaire. Dès lors, on peut s’attendre à une grande part de greenwashing pour ce qui est des produits d’investissements privés tout au moins.
Le greenwashing consiste à mettre en avant des arguments écologiques pour se forger auprès du public une image écoresponsable, alors que la réalité des faits ne correspond pas / peu à la teneur explicite ou implicite des messages diffusés ; - Les financements privés ne doivent pas se substituer aux financements publics sous peine de réduire l’effort global à zéro.
Il apparaît donc indispensable :
- D’encadrer le développement des produits financiers par des mécanismes de labellisation et de contrôle ;
- D’interdire de mettre sur le marché des produits liés aux énergies fossiles (charbon, gaz de schiste) ;
- Que les pouvoirs publics développent des incitants favorisant les investissements des particuliers dans des produits durables ;
- …
Une note positive : rappelons la proposition de pacte européen afin d’affecter 1 000 milliards d’euros par la BCE (Banque Centrale Européenne) au financement de la transition énergétique.
Le marketing éthique

Le marketing éthique doit s’inscrire dans une stratégie globale. Ces dernières années, de nombreux scandales ont engendré une méfiance de la part des consommateurs. Une entreprise doit rester sincère dans ses actions RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) et communiquer sur les efforts réalisés.
De cette manière, le marketing responsable constitue un atout majeur, voire un réel levier pour un émetteur à condition de ne pas flirter avec le Greenwashing. Pour cela, il faut :
- Prendre en compte les nouvelles attentes des consommateurs
Les comportements d’achat évoluent. Face à la crise sanitaire actuelle, beaucoup de gens ont adopté un comportement plus écoresponsable et se recentrent sur ce qui est important. Les valeurs humaines et la protection de l’environnement en font partie.
Cet engagement doit se traduire par des actions concrètes. Pour de nombreuses entreprises, cela commence par la mise en place de bonnes pratiques internes (tri des déchets, économie de papier, bien-être des salariés, égalité homme-femme, …). - S’engager et le montrer
Exposer ses engagements contribue à améliorer son image de marque, à fidéliser ses clients et à attirer de nouveaux prospects … à condition d’avoir fait ses preuves. - Consommer local
Ecologie et éthique doivent donc aller de pair. Mieux vaut privilégier les circuits courts, en limitant les intermédiaires ou en consommant local. Les consommateurs sont attentifs à la provenance.
Le « made in » peut devenir un atout incontournable mais il faut rester attentif : un drapeau ou un pictogramme ne garantit en rien une fabrication « locale ». - Renforcer la culture d’entreprise
L’épanouissement au travail ne doit pas être négligé. Miser sur une démarche RSE via des actions concrètes en interne, permettra aux salariés de se rassembler autour d’un projet commun (récolte de fonds, …). Ils se mettront à vivre et à véhiculer les valeurs de l’entreprise. Impliquer les collaborateurs donne davantage de sens au travail. Cela augmentera la rentabilité et la productivité sur le long terme. - …
Parce que sa protection et sa préservation représentent un enjeu fondamental pour le futur de tous, dans la vie quotidienne mais aussi au travail, la FGTB-ABVV (SETCa-BBTK) fait de l’environnement une priorité ! |
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