L’homme, entre Business et Environnement

Mai 16, 2022

La protection de la biodiversité

Les changements climatiques ne sont pas le seul danger qui menace l’humanité. La destruction de la biodiversité représente peut-être une menace plus grave encore. Certains scientifiques parlent d’ailleurs depuis plusieurs années de la 6ème extinction de masse, la dernière mettant fin au règne des dinosaures.

Les scientifiques estiment que, d’ici 20 ans, plus de 500 espèces animales auront disparu, soit autant que durant tout le XXème siècle.

Le 22 mai, c’est la Journée internationale de la Biodiversité, l’occasion parfaite de rappeler l’importance de cette incroyable variété de la vie qui nous entoure.

Le rôle joué par la biodiversité est souvent sous-estimé. En réalité, l’humanité est complètement dépendante du fonctionnement des écosystèmes, que ce soit pour la production alimentaire, la fabrication des médicaments et des cosmétiques, les fibres textiles, le bois, le contrôle des maladies, la régulation du climat, la prévention des inondations, l’épuration des eaux, le traitement des déchets mais aussi la culture, le tourisme, …

Qui dit humanité dit activité économique et donc emploi.

Quelles sont les conséquences potentielles/directes des modifications des écosystèmes, des pénuries d’eau, de la désertification et du recul de la biodiversité ?

  • L’insécurité alimentaire ;
  • La hausse de la pauvreté ;
  • Le déclin du bien-être ;
  • Les pertes d’emplois.

Quelles sont les principales causes de la destruction de la biodiversité ?

  • La modification des habitats (déforestation, urbanisation, exploitation minière et pétrolière, …) ;
  • La surexploitation des ressources (pêche, chasse, …) ;
  • La pollution (air, eaux, sols) ;
  • Les changements climatiques qui modifient les caractéristiques de l’environnement et la prolifération des espèces envahissantes liée aux échanges internationaux.

Quant à la Belgique, 76 % de son empreinte écologique est liée à ses importations et affecte la biodiversité d’autres territoires et régions du monde.

Notre modèle économique (exploitation des ressources – consommation – destruction) impacte gravement la biodiversité mais est également extrêmement vulnérable face à tout évènement majeur et inattendu qui peut créer des pénuries d’approvisionnement, des hausses de prix, … et se propager par effet de domino à la planète entière. La récente crise sanitaire ou l’invasion de l’Ukraine par la Russie en sont de parfaits exemples.

En 2020, le PIB de la Belgique s’est contracté de 6,3 %, soit la plus importante récession depuis la seconde guerre mondiale. Les secteurs impactés sont nombreux : la vente au détail non alimentaire, les professions de contact non médicales, les agences de voyages, les transports routier et aérien, la restauration, le secteur des arts, du spectacle et des services récréatifs. Néanmoins, d’autres secteurs ont été également touchés en raison de ruptures de stock, de baisse de la consommation et d’investissement (produits informatiques, meubles, construction, commerce de gros, …).

La Belgique est d’autant plus vulnérable que son économie dépend fortement de l’étranger. C’est d’ailleurs la prise de conscience de cette fragilité systémique qui a conduit à l’adoption d’initiatives politiques.

En 2020, la Commission européenne a adopté la Stratégie européenne de la biodiversité à l’horizon 2030 qui a pour ambition de positionner l’Europe comme acteur moteur dans la lutte contre la crise mondiale de la biodiversité. Elle vise notamment à la promotion de l’agriculture biologique, à la réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides et à la suppression de l’utilisation des pesticides chimiques dans les zones sensibles, l’inversion du déclin des pollinisateurs.

Pour réaliser cet objectif, de nombreux outils et réformes peuvent être développés :

  • Passage de l’économie linéaire à l’économie circulaire ;
  • Intégration des clauses sociales et environnementales dans les marchés publics ;
  • Développement de l’agroécologie ;
  • Accès de tous à une alimentation relevant d’un système alimentaire durable ;
  • Interdiction de l’obsolescence programmée ;
  • Réalisation d’une étude indépendante sur l’impact de la 5G sur la biodiversité ;

Une solution serait également de développer une approche réglementaire, et notamment des normes telles que la norme AFNOR en France qui propose une méthodologie dans l’analyse des impacts des activités et chaîne de valeur sur la biodiversité.

Sur le plan syndical, nous estimons qu’il est fondamental de protéger la biodiversité, tout autant que le climat, afin d’accroître la résilience de l’économie et de protéger les emplois à terme.

Nous réaffirmons par ailleurs qu’au-delà des mesures visant explicitement à protéger la biodiversité, un système social fort est un outil indispensable pour amortir les effets sociaux des crises comme celles que nous connaissons.

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